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chiste et le banc des catéchumènes[1]. Sans doute l’instruction qu’on y donnait ne touchait point encore aux lettres profanes. Toutefois on reconnaît de bonne heure le penchant de la théologie chrétienne à recueillir tout ce qu’il y avait de légitime dans l’héritage de l’esprit humain. En même temps que les Pères retrouvaient chez les philosophes et les poëtes les traits épars d’une vérité incomplète et, comme dit Clément d’Alexandrie, une participation lointaine du Verbe éternel, les peintres des catacombes, par un symbolisme hardi ; représentaient le Christ sous la figure d’Orphée[2]. Des inscriptions en vers décoraient les sépultures chrétiennes la langue des dieux se purifiait en s’essayant à louer les martyrs. Quand l’Église sort de ces ténèbres où les persécutions l’avaient reléguée, l’école paraît avec elle, et ne s’en sépare plus. L’enseignement fait partie du ministère sacerdotal, et le concile de Vaison en 529 atteste déjà cette coutume établie chez les Italiens, « que les prêtres qui occupent des paroisses reçoivent dans leurs maisons de jeunes lecteurs, afin de les instruire comme de bons pères instruisent leurs fils[3]. »

  1. C’est ce, qui résulte des dernières fouilles entreprises aux catacombes de Sainte-Agnes. J’ai visité ces deux salles, dont on trouvera la description dans le savant livre du père Marchi.
  2. Bottari, Pitture t. Il, tab. 65 et 71. Mamachi, Antiquit. christ., III, 81. Raout-Rochette, Tableau des Catacombes, p. 131.
  3. Concilium Vasionense, Il, c. 1. « Placuit ut omnes presbyteri qui sunt in parochiis constituti, secundum consuetudinem quam per totam Italiam salubriter teneri cognovimus, juniores lectores secum in domo ubi ipsi habitare videntur, recipiant»