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nisme auraient enviées au dernier des enfants chrétiens, sans parler des inspirations d’un culte qui mettait tous les arts au service des ignorants, des pauvres et des petits, l’Église conservait aussi la langue latine elle la faisait vivre par la prière et par la prédication. On priait en latin, et, bien que dès le dixième siècle le pape Grégoire V soit loué d’avoir catéchisé les peuples en langue vulgaire[1], on continua de prêcher en, latin jusqu’au temps où l’idiome du peuple, sanctifié sur les lèvres de saint François d’Assise et de saint Antoine de Padoue, resta maître de la chaire.

L'instruction primaire
dans les communes italiennes

D’un autre côté, la constitution des communes italiennes, en appelant les plus obscurs des citoyens à l’exercice de tous les droits, les invitait en même temps au partage de toutes les lumières. C’est encore la remarque d’Otton de Freysingen. « Les Lombards, dit-il, ne dédaignent pas de porter à toutes les dignités les jeunes ouvriers de la dernière condition, et jusqu’aux gens des plus vils métiers, tous ceux qu’ailleurs on repousse comme des lépreux, qu’on écarte des études honnêtes et des arts libéraux[2]». Assurément les textes man-

  1. Doctus francigena, vulgari et voce latina
    Edocuit populos eloquio triplici.

  2. Otto Frisigen., Il, 13 « Inferioris conditionis juvenes vel quoslibet contemptibilium etiam mechanicarum artium opifices, quos caeterae gentes ab honestioribus et liberioribus studiis tanquam pestem propellunt, ad militiae cingulum vel dignitatum gradùs assumere non dedignantur.»