Page:Ozanam - Œuvres complètes, 3e éd, tome 2.djvu/466

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débris, la naissance des sociétés modernes apparaissant de toute part, comme une terre immense et nouvelle qu’il voyait se défricher, s’animer, s’embellir à la lumière de ces vérités chrétiennes, que lui-même avait saisies d’une foi profonde et d’un cœur passionné.

« Les cruelles épreuves que la maladie vint mêler à cette vie de laborieux enthousiasme, les langueurs du corps, les inquiétudes nées de la souffrance, les voyages, les séjours en Italie pour tâcher de guérir, n’otèrent rien à ce zèle de religion et de science, et servirent plutôt à l’enflammer. On le voit alors même, par les recherches si neuves de l’auteur sur les écoles d’Italie, aux temps barbares, et sur les Poëtes franciscains, au début de la Renaissance. Mais le grand titre qui, entre les premières fatigues d’Ozanam et son repos forcé, signale dans le haut enseignement un orateur, un écrivain de plus, animant le style par la parole, et relevant la parole par tous les secrets heureux de l’art, c’était le livre que nous couronnons aujourd’hui, la Civilisation au Cinquième siècle. Testament de l’âme et du talent de l’auteur, publié par les soins d’un maître célèbre[1], son émule et son ancien dans l’ardeur et la variété des plus nobles études.

« Savant et naturel, dominé d’une même pensée et rayonnant de mille souvenirs, exact et plein d’illusions charmantes, ce livre, formé de vingt leçons et de quelques notes, est une œuvre éminente de littérature et de goût. Il élève la critique à l’éloquence et l’éloquence même, il la conçoit, il la cherche, il la trouve dans sa source la plus haute, dans son type qui ne meurt jamais, ou plutôt qui renaît toujours, dans l’instinct naturel de l’âme émue par le beau et le divin, par les

  1. J.-J. Ampère.