Page:Ozanam - Œuvres complètes, 3e éd, tome 2.djvu/48

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

tenu tenu par plusieurs de ses collègues, avait poursuivi à sa cour la condamnation des priscillianistes ; cinq de ces malheureux avaient été mis mort, et une commission d’enquête allait être envoyée en Espagne avec pouvoir d’ôter aux hérétiques la vie et les biens. Saint Martin accourt à Trèves et demande la grâce de deux condamnés, et qu’il n’y ait pas de commission d’enquête : il refuse de communiquer avec Ithace et ses partisans. Maximelui accorde ses demandes, mais à la condition qu’il communiquera avec les évêques de sa cour. Martin cède, et le .lendemain il paraît avec eux au sacré de l’évêque Félix. « Le jour suivant, s’en retournant commetriste sur la route, il gémissait d’avoir été forcé pour un moment à une communion mauvaise non loin d’un bourg qui a nom Audithana, en un lieu où sont de vastes et solitaires forêts, ses compagnons l’ayant un peu dépassé, il s’assit, accusant et défendant tour à tour dans sa pensée l’action qu’il avait commise soudain un’ange parut devant lui « Tu as raison d’être affligé, Martin, mais tu ne pouvais faire autrement ; relève-toi et reprends courage, de peur qu’à ce coup tu ne mettes en péril, non ta gloire, mais ton salut. » Depuis ce temps il se garda de prendre part à la communion d’Ithace. Mais un jour qu’il exorcisait des possédés plus lentement, que de coutume, parce que la grâce était diminuée, il nous avouait en pleurant que cette