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Traditions et légendes.

Mais la véritable poésie de cet âge n’est pas encore celle qui se laisse emprisonner sous la règle et graver sur la pierre : on la trouve bien plus libre et plus inspirée dans les traditions qui s’attachent dès lors comme ; une auréole à la mémoire des saints du pays. La vénération du peuple pour ces évêques dont ils avaient reçu la foi les accompagnait dans la mort. Peu à peu la postérité, qui aime à reculer les figures héroïques pour leur ajouter le prestige du temps, transporta ces pontifes du quatrième siècle au premier on en fit les disciples des apôtres ; et la légende, remplissant les lacunes de l’histoire, rattacha les Églises germaniques aux origines du christianisme. C’est ainsi que la tradition populaire s’est emparée de Maternus de Cologne, le même que nous avons vu siéger aux conciles de Rome et d’Arles, et qu’elle l’a

    Hist. eccles., II, c. xi. Lersch, Central-Museum rheinländischer Inschriften, III, 29 : Ἐνθάδε ϰεῖται ἄζιζος Ἀγρίπα Σύρος Κωϰαπροζαϐαδαίων ὀρῶν Ἀπαμέων. Id., I, 67 : Hic jacet puer nomene Valentiniano qui vixit anno iii et meses et dies xvi, et in albis cum pace recessit. » Ibid., 66 : « Hic jacit Emeturius ent. (centurio) ex numer. Gentil., qui vixit ann. quiquaginta, militavit P. m. xxv, d. d. d. » Suit le monograme du Christ. Lersh et Rettberg, après lui, ont le tort de traduire numerus Gentilum, par une cohorte de païens. Les Gentiles étaient les mêmes que les Lœti, c’est-à-dire les colons militaires des frontières de l’empire. V. Cod. Theodos., VIII, 15, 1. — Lersch. Central-Museum, III, 31 ; I, 65, inscription de Saint-Géréon :

    Hic jacit Artemia, dulcis aptissimus infans,
    Et visu grata, et verbis dulcissima cunetis.
    ..... in quinto ad Christum detulit anno.
    Innocens subito ad coelestia regna transivit.