Page:Ozanam - Œuvres complètes, 3e éd, tome 4.djvu/233

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qu'il paraît vraisemblable à moi et à mes amis que mes infirmités mettront bientôt fin au cours de ma vie temporelle. C’est pourquoi je supplie notre roi très-haut, au nom du Christ fils de Dieu, de vouloir bien me faire savoir, en mon vivant, ce qu’il compte ordonner de mes disciples après moi ; car presque tous sont étrangers, et plusieurs sont prêtres et charges, en beaucoup de lieux, du ministère des églises. D’autres mènent la vie religieuse~ dans nos monastères, et ont été destinés, dès l’enfance, à l’enseignement des lettres. Il y a aussi des vieillards qui ont longtemps travaillé avec moi. Ils font tous mon inquiétude, et je désire qu’après ma mort ils aient le conseil et la protection de Votre Grandeur, et qu’ils ne soient pas dispersés comme des brebis qui n’ont point de berger, et que les peuples qui touchent aux frontières des païens ne perdent pas la loi du Christ. C’est pourquoi je vous prie instamment, si Dieu le veut, et que Votre Clémence l’approuve, de faire instituer, dans ce ministère des peuples et des églises, mon cher fils et coévêque Lull ; et j’espère, si Dieu le veut, que les prêtres auront en lui un maître ; les moines, un docteur régulier et les peuples chrétiens, un fidèle prédicateur et pasteur. J’insiste surtout, parce que mes prêtres, sur la frontière des païens, mènent une vie bien pauvre. Ils ont du pain, mais il ne peuvent trouver des vêtements ni se maintenir dans ces lieux