Page:Ozanam - Œuvres complètes, 3e éd, tome 4.djvu/281

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vants frappent du même châtiment les païens qui refuseront le baptême, ceux qui brûleront leurs morts au lieu de les enterrer,ceux qui enfreindront le carême par mépris. D’autres dispositions ruinent la constitution fédérative de la Saxe. Les hommes libres sont convoqués au champ de mai des Francs, mais on leur interdit toute assemblée hors de !a présence des missi dominici. Leurs juges sont réduits à tenir leurs plaids dans les limites de leur ressort, sans lien commun, sous la surveillance des évêques et sous la réserve de l’appel au roi. Ainsi se font sentir, à tous les degrés, l’isolement qui décourage les résistances, et l’autorité royale qui les écrase. L’intérêt politique étouffe la pensée chrétienne; la barbarie se trahit par l’odieuse disproportion des délits et des peines, et, sous des noms religieux, ce sont les haines nationales qui revivent<ref><Capitul. de partibus Saxoniae, 785, art 32 « Interdiximus ut omnes Saxones generaliter conventus publicos nec faciant, nisi forte missus noster de verbo nostro eos congregare fecerit ; sed unusquisque comes in uno ministerio placita et justifias faciat. Et hoc a sacerdotibus consideretur, ne aliter fiat.  »/ref>.

L'Église condamne les abus de la victoire.

La guerre sainte avait fait fausse route.La papauté s’en aperçut, et s’efforça de désarmer des mains qui abusaient de l’épée j’en juge par une lettre du pape Adrien, où le pontife traite de la pénitence qu’on doit imposer aux Saxons chrétiens retombés dans le paganisme. Il veut que, selon la tradition des anciens, la pénitence des relaps se mesure moins à la longueur du temps qu’à la sincérité