Page:Ozanam - Œuvres complètes, 3e éd, tome 4.djvu/346

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éducation publique, comme elle leur portait une parole, publique, comme elle instituait des pénitences publiques, elle fondait aussi la prière commune. Voici en quels termes s’exprimaient ses règlements « Les prêtres doivent avertir les maîtres de faire assister au moins à la messe du dimanche et des fêtes les bouviers, les porchers, et les autres pâtres et paysans qui demeurent dans les champs et les forêts, et qui sont exposés à vivre comme les bêtes, car le Christ les a rachetés aussi bien que les autres. En effet, le Seigneur, venant dans le monde, ne choisit pas pour les siens des savants ni des nobles, mais des pêcheurs ; et il voulut que sa nativité fût annoncée d’abord par un ange à des pâtres[1] . » L’Église aimait cette confusion des rangs, les grands agenouillés dans la foule des pauvres, des ignorants, des misérables. Et lorsque, le même jour, à la même heure, sur tous les points de la Germanie chrétienne, elle tenait ainsi la nation rassemblée, elle l’initiait, non pas aux timides essais d’une religion nouvelle, mais aux solennités d’un culte qui avait déjà huit cents ans d’existence. Ses rites réunissaient, dans leur ensemble,

  1. Libellus de ecclesiasticis disciplinis, art. 416, et parmi les questions de la visite pastorale, 64 « Si porcarii et alii pastores, dominica die, ad ecclesiam veniant et missas audiant ; similiter in his festis diebus ? » Je remarque aussi les articles 76 et 89 «Ne coloni aut servi, propter commissa crimina, virgis nudi caedantur. Si quis propter cupiditatem Judaeum aut paganum occiderit...