Page:Ozanam - Œuvres complètes, 3e éd, tome 4.djvu/383

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Il semble que des maximes si dures, en humiliant la monarchie, allaient lui ôter la force nécessaire pour faire la police des temps barbares : jamais, au contraire, elle ne fut plus près de son apogée. Le christianisme donnait aux hommes l’exemple de l’unité:il la mettait dans la foi, dans la loi, dans la société religieuse comment n’aurait-elle pas fini par dominer la société politique ? Considérez toutes les nations germaniques, si morcelées au moment de l’invasion, partagées entre tant de chefs ennemis ; vous trouverez que tout tend à l’union, et que, peu à peu, les petites royautés disparaissent devant les progrès d’un pouvoir plus fort. Ainsi les rois visigoths d’Espagne rangent sous leur autorité les Suèves et les Alains, qui avaient eu d’autres chefs. Les huit royaumes anglo-saxons se réduisent d’abord à trois pour se confondre plus


    didicimus, eo quod recte agant sensusque proprios bene regant». S. Thomas, Prima secunda quœst. XCVI, art. 4.Secunda secundae quœst.XLII,de Seditione., lib. I, cap. VI :« Nec putanda est talis multitudo infideliter agere tyrannum destituens, etiam si eidem in perpetuum se ante subjecerat, quia hoc ipse meruit in multitudinis regimine, se non fideliter gerens ut exigit regis officium quod ei pactum a subditis non reservetur. » Missa contra tyrannos, ap. Muratori,Antiquitates Italicae dissertatio 54. Leges Eduardi regis art.17 « Rex autem qui vicarius summi Regis est, ad hoc est constitutus ut regnum terrenum et populum Domini, et super omnia sanctam veneretur Ecclesiam ejus et regat, et ab injuriosis defendat. Quod nisi fecent, nec nomen regis in eo constabit;verum, testante papa Johanne, nomen regis perdit. » M. l’abbe Gosselin réunit et commente une partie de ces textes dans son savant livre du Pouvoir du pape au moyen âge.