Page:Ozanam - Œuvres complètes, 3e éd, tome 4.djvu/459

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la vocation religieuse le poussa à s’enrôler dans la milice de saint Colomban. La noblesse germanique commence à rivaliser de zèle avec les sénateurs gallo-romains, à faire asseoir ses enfants dans les écoles pour y recevoir une instruction, non pas ecclésiastique seulement, comme on a coutume de le supposer, mais littéraire et capable de les préparer aux fonctions de la cour comme aux dignités de l’Eglise (1). Les lettres pénètrent dans l’éducation des femmes, et une illustre personne nommée Wilithruda, épouse de Dagulf, est louée, dans son épitaphe, d’avoir été Romaine par la science, quand la naissance la faisait barbare. Le besoin de savoir allait tourmenter jusqu’aux derniers rangs de ces peuples grossiers, qui étaient venus chercher dans les Gaules autre chose que des livres et (1)[1]

  1. Fortunat,Carmin.VI, 8, Ad Lupum ducem :

    Romanusque lyra, plaudat tibi barbarus harpa.


    Gogonis Epistola Chamingo ducis ap. Duchesne, I, 859. Idem Traserico  : « Barbarum dictatorem, qui potius apud Dorodorum didicit gentium linguas discerpere, quam cum bonae memoriae Parthenio obtinuisse rhetorica dictione. » Ce Parthenius est probablement le même qui encouragea le sous-diacre Arator à mettre en vers les Actes des Apôtres. Nouvel indice du commerce litteraire que la Gaule entretenait avec l’Italie.

    Vita S. Ebrulfi (auctore perantiquo), apud Mabillon,A.SS. 0. S. B.,sec I, 334.« Qui, mira velocitate, divina et humana diligenter percurrens studia, etiam adhuc puer ipsos magistros dicitur praecessisse doctrina. Oratoris quippe facundia praeditus, ad agendas causas inter aulicos residebat doctissimus. »
    Vita S Attalae, auctore Jona Bobbiensi. Mabillon, sec.II, 125 « Hic ex Burgundionum genere, nobilis natione fuit. Itaque, quum patris studio nobili liberalibus litteris imbutus fuisset, Arigio cuidam pontifici a genitore commendatus est. »