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s’achevait, il s’arrêta, et légua à l’un de ses disciples le soin d’écrire le reste[1].

Les écoles.

Si c’était une œuvre méritoire et qui ouvrait le ciel, de transcrire les livres d’autrui, c’était une mission toute divine., d’enseigner, d’ouvrir les âmes à la vérité et le même zèle qui enrichissait les bibliothèques des cloîtres irlandais faisait la prospérité de leurs écoles. On y professait la théologie tout entière, telle qu’elle était sortie des grandes controverses de l’arianisme et du pélagianisme ; et les novices du septième siècle étudiaient l’Écriture sainte comme Pierre Lombard et saint Thomas devaient l’interpréter, en y distinguant les quatre sens, littéral, allégorique, moral et anagogique. On peut même dire qu’ils devancèrent la scolastique, en appliquant la subtilité de la logique grecque à la discussion des dogmes chrétiens. C’est le témoignage de saint Benoît d’Aniane, qui cite le dilemme favori des Théologiens d’Irlande sur le mystère de la Trinité ou l’interlocuteur admettait trois substances divines, et il était convaincu d’adorer trois dieux ; ou il les niait, et on prétendait lui prouver qu’il supprimait les trois personnes. Cette passion

  1. 0’Connor, Rerum hibernic. script., Epistola nuncupatoria, p. 12. On peut juger des bibliothèques d’Irlande par le nombre des textes que cite Cummian dans une lettre écrite vers 650, apud Usher, Veterum epistolarum hibernicarum sylloge, p. 17. Sur le livre de Kildare, Giraldus Cambronsis, Typographia Hiberniaedist II, 48, 49. Vita S. Columba (auctore Adamnano), apud Basnage, Thesaurus monumentorum Canisii t. I, p. 668 et suiv.