Page:Ozanam - Œuvres complètes, 3e éd, tome 4.djvu/523

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binaisons savantes de leur jeu, et la rapidité avec laquelle leur main promenée sur les cordes en faisait jaillir des torrents d’harmonie. L’Église ne devait pas leur ôter des joies si pures:elle les sanctifiait au contraire en mettant la harpe de David dans le sanctuaire, et les psaumes sur les lèvres des prêtres, qui ne se taisaient ni le jour ni la nuit. Les Irlandais excellèrent dans le chant eccfésiastique et c’était parmi eux que les princesses des Francs faisaient chercher des maîtres pour exercer les vierges de leurs monastères à chanter dignement les louanges de Dieu[1] .

Des études déjà si étendues pour des barbares ne suffisaient pourtant pas à l’essor de leurs imaginations. La littérature latine leur laissait apercevoir derrière elle l’antiquité grecque, comme une région plus vaste et plus merveilleuse, où ils brûlaient de s’aventurer. Non qu’il faille répéter que la science

  1. (~ Sur l’enseignement de la théologie en Irlande Epist. Aldhelmi ad Eadfridum apud Usher, Sylloge, p. 27 :« Quin imo allegoricae potiora atque tropologicae disputationis bipartita bis oracula.» Cf. S. Thomas,Summa theologiaep1q1 Benedict. Ananiensis Epist. « Apud modernos scholasticos, maxime apud Scotos, est syllogismus delusionis, ut dicunt, Trinitatem, sicut personarum, ita esse substantiarum. »-Sur la culture des sept arts libéraux dans les monastères irlandais, O’Connor,Rerum hibernic. script. p. 198.-Vita S. Columbani (auctore Jona Bobbiensi): « Desudaverat in grammatica, rhetorica, geometrica, vel divinarum Scripturarum serie. » - Vita S. Columbae :« Fintanus studiis dialecticalis sophias deditus. Epistola Adhelmi  : « artes grammaticas atque geometricas bis ternas, omissa physicae artis machina... siticulose sumentes carpunt. »-Epistola Cummiani passim Sur les joueurs de harpe irlandais, Giraldus Cambrensis, Typographia diss. III, cap II.