Page:Ozanam - Œuvres complètes, 3e éd, tome 4.djvu/555

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

arts libéraux et au chant ecclésiastique dans le palais de Latran, la foule des écoliers qui étudiaient les lettres était assez nombreuse pour figurer avec honneur au cortège de Charlemagne, lorsque, le jeudi suint de l’an 774, il fit sa première entrée dans la ville éternelle[1].

Ce qui honore Charlemagne, c’est que ce jeune roi du Nord, dans tout l’orgueil de l’âge et de la victoire, ne méprisa pas le cortège d’étudiants que la vieille Rome lui envoyait, et que, fils d’une race qui n’avait connu que l’orgueil des armes, il comprit, il souhaita la gloire pacifique des lettres. En retour de la charte mémorable qu’il déposait sur l’autel de Saint-Pierre, il reçut avec joie les maîtres que le pape Adrien lui donna. Il revint en Italie en 780 et en 787 : toujours il en ramena des hommes capables d’enseigner. La dernière fois, comme il célébrait a Rome les fêtes de Pâques, une querelle s’éleva entre les clercs de sa chapelle et les

  1. Tiraboschi, Storia della letteratura, t. V, lib. Il, cap. I Ce critique judicieux a cependant trop obscurci le tableau qu’il fait du septième siècle. Voyez les épitaphes des papes restituées dans l’excellent travail de Sarti, qui a corrigé plusieurs erreurs de Gruter, de Baronius et de Pagi. Appendix ad Ph. Dionysii opus, de Cryptis Vaticanis.Voyez aussi les indications données par Crescimbeni (Storia di S. Maria in Cosmedin) sur les établissements religieux des Grecs. En ce qui touche les bibliothèques, Rasponi, de Biblioth. Lateranensi. Le même auteur donne l’antienne grecque qu’on chantait, le jour de Pâques, sous le portique de Saint-Venance. Le canon du concile de 680 est une de ces traces précieuses de la perpétuité des jeux scéniques, si savamment relevées par M. Magnin. J’en trouve trois autres indices dans les lettres d’Alcuin, epist. 213, 144 et 230, édition de Froben.