Page:Ozanam - Œuvres complètes, 3e éd, tome 4.djvu/559

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qui les conciles de Tolède avaient donné des fondements si solides. Les écoles épiscopales organisées par le concile de 624 se soutinrent avec tant de persévérance, qu’à la fin du dixième siècle, Gerbert s’instruisit, non, comme on l’a cru, chez les Arabes de Cordoue, mais auprès de l’évêque de Vich en Catalogne. Il y fit dans toutes les sciences humaines ces progrès merveilleux qui ravirent l’admiration des contemporains[1]. Ainsi les générations savantes formées par les disciples d’Isidore de Séville n’avaient pas disparu tout d’un coup et malgré les persécutions des musulmans, dont on a trop vanté la tolérance, l’Église d’Espagne se trouva assez forte, non-seulement pour se conserver, mais pour se diviser en présence de ses oppresseurs. Il se peut que la doctrine de Mahomet, qui n’est qu’un arianisme plus hardi, ait réveillé les cendres mal éteintes de l’hérésie chez les descendants des Visigoths du moins la pensée d’Arius et de Nestorius faisait le fond de l’erreur nouvelle professée par Élipand de Tolède et Félix d’Urgel, qui niaient la

  1. Concil. Tolet., 621 « Quicumque in clero puberes aut adolescentes existunt, omnes in uno conclavi atrii commorentur, ut lubricae aetatis annos, non in luxuria, sed in disciplinis ecclesiasticis agant, deputati probatissimo seniori, quem et magistrum doctrinae et testem vitae habeant.  » Richer, Hist., lib. III cap. XLIII « Gerbertum assumptum duxit (Borellus), atque Hattoni episcopo instruendum commisit. Apud quem etiam in mathesi plurimum et efficaciter studuit. » Il faut voir d’un bout a l’autre ce chapitre, qui n’a été publié que récemment, et qui jette une lumière si nouvelle sur les commencements de Gerbert.