Page:Ozanam - Œuvres complètes, 3e éd, tome 4.djvu/56

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bannir les évéques ; quand Huneric son fils fit enlever, en une seule fois, quatre mille neuf cents prêtres et laïques pour les jeter dans les déserts, et qu’enfin l’Église africaine compta quarante mille martyrs. Du reste, les Vandales comme les Goths et les Lombards éprouvèrent les effets de cette hérésie, fatale à la durée des nations. Leur empire périt au bout de quatre-vingts ans, sans laisser d’autres vestiges que le désordre des croyances, le relâchement des liens politiques, la diminution du peuple, et tous les maux qui livrèrent l’Afrique sans défense à l’épée des Sarrasins[1].

Les Bourguignons.

Les premiers conquérants des Gaules n’avaient passé le Rhin que pour s’enfoncer vers le midi. Les Bourguignons s’établirent au bord du fleuve et dans le pays de Worms, où le poëme national des Nibelungen place le séjour de leurs rois. Il semble que l’Église avait droit d’espérer mieux de ces vieux alliés de l’empire, qui faisaient gloire de se dire issus du sang romain. Dès l’an 417, le gros de la nation avait reçu des prêtres catholiques ; et les Gaulois vantaient la douceur de ces nouveaux maîtres, qui vivaient avec eux comme des frères. Quelque temps après, une dernière bande, encore païenne, franchit la frontière à son tour, se présenta devant l’évêque de la cité la plus proche, et, après sept jours de jeûne, reçut le baptême (450).

  1. Sidon. Apollinar., Epist. Victor Vitensis, Hist. persec. Vandal. Vita S. Fulgentii apud Biblioth. Patr. Max., t. IX.