Page:Ozanam - Œuvres complètes, 3e éd, tome 4.djvu/574

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pirates qui avaient fait la terreur du Nord « Qu’est-ce que la mer ? – Le chemin de l’audace. Qu’est-ce qu’un navire ? – Une maison qui marche, une halte où l’on veut, un voyageur qui ne laisse jamais de trace, l’ami du sable. – J’ai vu une femme qui volait avec une tête de fer, un corps de bois, une queue empennée, et qui portait la mort. – Cette femme est la flèche, compagne du soldat. Qu’est-ce qui ne lasse jamais l’homme ? – C’est le gain. »

D’autres passages rappellent les jeux de l’école. : « Qu’est-ce que l’année ? – Un char à quatre chevaux. – Quels chevaux le mènent ? – La nuit et le jour, le chaud et le froid. – Quel cocher le gouverne ? – Le soleil et la lune. – Combien a-t-il de palais ? – Douze. – Quels en sont les gardiens ? – Les douze signes du zodiaque. – Un inconnu est venu me parler sans langue. Avant, il n’était point ; après, il ne sera plus ; je ne l’entendais pas, et je ne le connus jamais. – Maître, un songe vous a fatigué. – Qu’est-ce que le rêve de ceux qui veillent ? – L’espoir. – Qu’est-ce que l’amitié ? – L’égalité de deux âmes. – Qu’est-ce que la liberté ? – C’est l’innocence[1]. »

  1. Alchuini Opp. Disputatio regalis, et nobilissimi juvenis Pippini cum Albino scholastico. hi. Ampère, Hist. litt., t. III, chap. iv, a remarqué ce qu’il y a de vraiment germanique dans