Page:Ozanam - Œuvres complètes, 3e éd, tome 4.djvu/82

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une confession où il supprimait la distinction de trois personnes en Dieu, la fit lire à Grégoire de Tours : « Je veux, ajouta-t-il, que toi et les autres docteurs des églises vous croyiez ainsi. » Les docteurs résistèrent, et le roi renonça à la théologie. Mais ni lui, ni ces princes imprudemment loués d’avoir vécu comme des pontifes, ne renoncèrent à faire des évêques, à les déposer, à convoquer les conciles, à corriger les saints canons. Si l’assemblée de Paris, en 614, avait ordonné l’élection des évêques par le clergé et le peuple sans intervention des rois, une constitution de Clotaire II, portant publication des actes du concile, en tempérait la discipline par cette clause, que « l’élu serait agréé du prince, ou même que le prince pourrait désigner un des clercs du palais, en ayant égard au mérite et à la doctrine. » Des souverains si occupés du gouvernement des âmes ne méprisaient cependant pas les soins temporels. Les publicains de Rome n’avaient pas connu d’exactions que les officiers mérovingiens ne fissent revivre. On revit tous les excès qui avaient ruiné les curies et dépeuplé les provinces. L’impôt territorial et personnel s’éleva jusqu’à ce point que beaucoup abandonnèrent leurs terres, et que plusieurs aimèrent mieux laisser mourir leurs enfants que de supporter les charges croissantes de la capitation. C’est en vain_ que les cris des opprimés troublaient le repos des princes, et que Frédégonde, touchée de repentir à la