Page:Ozanam - Œuvres complètes, 3e éd, tome 7.djvu/105

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déchirées de l’histoire elle s’est fait des prophéties, et des écrits mutilés des anciens sages elle a composé son évangile. C’est pourquoi on l’a nommée Éclectique ; et un temps est aussi venu où l’on s’est lassé de l’entendre. Aujourd’hui, une troisième école existe sous des noms divers. A ses yeux, l’humanité est un grand corps qu’anime un principe divin, se développant par une suite de révélations dont le principe est en elle, et dont chacune, ajoutant à celle qui l’a précédée, est dépassée à son tour par celle qui la suit. Chaque forme que l’humanité a revêtue a été légitime parce qu’elle était nécessaire ; mais les formes ultérieures qu’elle prendra seront meilleures, parce qu’elles auront été plus tardives. Et tous les éléments dont elle est composée, la science et l’amour, l’esprit et la chair, participent à cette perfectibilité et doivent se confondre dans une glorification commune.- Ces trois écoles ont des théories différentes, mais leur point de départ est identique. Soit en effet qu’elles s’attachent aux indications de la sensibilité, soit qu’elles s’appuient sur l’expérience des âges qui ne sont plus, soit qu’elles invoquent un instinct révélateur, c’est toujours dans l’humanité même qu’elles placent le siège de cette sensibilité, de cette expérience, de cet instinct ; c’est dans elle qu’elles placent le principe générateur de ses développements ; c’est toujours par la raison qu’elles en constatent l’existence ;c’est dans la raison