Page:Ozanam - Œuvres complètes, 3e éd, tome 7.djvu/136

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nisme offre l’exemple dans les temps antiques, l’hérésie dans les temps modernes, le rationalisme dans les uns et dans les autres. On verrait la partie fidèle de l’humanité s’avancer sous l’oeil de Dieu, passer de la forme patriarcale à la forme de peuple, et de celle-ci à la forme universelle ou catholique dans ce dernier état, on verrait enfin l’humanité chrétienne, grandissant encore, traverser successivement l’ère de la foi, qui est celle des martyrs et des Pères, l’ère de l’espérance, qui embrasse les temps laborieux du moyen âge, et l’ère de la charité, qui commence au siècle de sainte Thérèse, de saint Charles Borromée et de saint François de Sales, arrive jusqu’à nous et doit se prolonger jusqu’à la réalisation complète de la loi évangélique dans l’état social : époque où la cité de la terre se transfigurera pour devenir la cité de Dieu.

D’autres que nous traceront ce magnifique tableau. Notre tâche plus courte et plus modeste est accomplie. Nous voulions dire quelles doctrines présideraient à la nouvelle période dans laquelle entre ce recueil. Et maintenant que l’on sait nos doctrines, si l’on nous interroge sur nos intentions, et qu’on nous demande qui nous sommes, nous répondrons : Nous sommes comme le Samaritain de l’Évangile : nous avons vu la société gisante hors de son chemin, dépouillée et meurtrie qu’elle avait été par les larrons de l’intelligence. Et le prêtre et le lévite qui passaient près d’elle n’ont