Page:Ozanam - Œuvres complètes, 3e éd, tome 7.djvu/194

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rendre le divorce rare en le rendant dispendieux. Ce n’est pas ici le lieu de dresser le tableau des frais d’une instance en dissolution de mariage. Mais il suffit de parcourir les soixante articles qui en règlent la procédure (234-294), de calculer tout ce qu’elle exige d’inventaires, de comparutions avec assistance d’avoué, de pièces fournies, d’enquêtes, de procès-verbaux, de jugements interlocutoires ou définitifs, tout ce qu’elle permet d’incidents, de défauts, d’appels et de pourvois pour se figurer, avec un peu d’habitude du palais, le formidable chiffre auquel s’élèvera la taxe. Ce signe n’est pas celui d’une Institution populaire. Et ne dites pas qu’on y pourvoira en rendant la justice gratuite pour les pauvres : car combien de citoyens consentiront à recevoir la justice comme une aumône ? ni en rendant la justice gratuite pour tous : car vous ne voulez pas inaugurer le règne de la fraternité universelle en déchaînant sur la société le déluge des procès que la crainte salutaire du tarif ne contiendrait plus.

Écartez d’ailleurs tout calcul pécuniaire et ne considérez que la perte du temps. Comptez les journées consacrées en formalités préparatoires du divorce par consentement mutuel, en présentations devant le juge, en production d’actes de naissance, de mariage, de consentements paternels et maternels quatre fois renouvelés n’oubliez pas les démarches sans nombre auprès de l’a-