Page:Ozanam - Œuvres complètes, 3e éd, tome 7.djvu/299

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que la sensibilité se développe avec une énergie frappante les notions rationnelles, au contraire, ne se présentent d’abord qu’à l’état de perceptions obscures, indistinctes l’attention, la réflexion, est la condition de leur développement.

« Or comment l’homme, absorbé qu’il est par les sensations qui l’assiégent, pourra-t-il réfléchir sur ces phénomènes spirituels si subtils, si fugitifs, qui se succèdent comme des éclairs rapides sur un horizon ténébreux ? Condamné à une vie matérielle, il lui serait donc à jamais impossible de s’élever aux idées intellectuelles et morales, si un agent extérieur ne venait le réveiller de son assoupissement, et s’emparer de son attention pour la diriger et la soutenir. Cet agent, c’est l’éducation : elle s’opère par la parole ; à la parole donc il appartient d’affranchir l’âme du joug de la chair ; de lui donner une impulsion bienfaisante, et de la transporter dans la région des idées.

« Ainsi fut fait l’homme sa loi est de marcher sans cesse dans la voie du progrès, en suivant ta sage économie de la nature, en subordonnant le développement physique au perfectionnement moral et intellectuel. La santé, disait Platon, c’est l’harmonie de toutes les puissances de l'âme.

« Appliquons au genre humain ce qui vient d’être dit sur la nature de l’homme en général,