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Dieu unique, Empereur suprême, Esprit, du Ciel, de vagues notions de la Trinité, le respect pour les morts, l’attente d’un Sauveur saint par excellence, une morale enfin pleine de douceur et de pureté telle est la doctrine que Confutzée avait recueillie dans les annales et la tradition.[1]

Les mêmes idées se représentent dans l’Edda scandinave, dans les mythes des Finnois, des Slaves et des Celtes. Chez tous ces peuples le nombre trois est celui des dieux qui gouvernent le monde, dans toutes leurs traditions se retrouve la mémoire de la lutte de l’esprit du mal contre l’auteur du bien et de la chute du premier homme.[2]

Les hordes

  1. Du Halde, Histoire de la Chine. Œuvres de M. Abel Remusat. Les Livres de Confucius.
  2. Les légendes de l’Edda, pleines de grandeur et de poésie, sont fortement empreintes des croyances primitives. Odin, le tout puissant, engendre la Trinité Scandinave Thor, Freyr et Balder, Balder, le plus beau des enfants du ciel. la voix de cette triade créatrice, le monde s’élance du néant. L’homme paraît : l’âge d’or se lève sur la terre : l’arbre de vie et de science, Yggdrasill, étend au loin son ombrage à ses pieds le serpent rampe, et s’efforce de ronger les racines. Car Loki, l’esprit du mal, a juré la perte du monde ; il a juré de faire tomber son courroux sur Balder, l’ami de l’homme et des dieux. Une lutte effrayante s’engage ; Balder, le fils de Dieu, succombe. Les cieux et l’univers s’abîment avec lui ; mais, bientôt rappelés a la vie, ils renaîtront plus glorieux, et Loki, vaincu, sera chargé de chaînes éternelles. Tel est l’abrègé rapide de l’antique tradition de la Scandinavie celles des autres peuples du Nord présentent une ressemblance frappante. La présence continuelle de la Trinité dans les mythes religieux, dit un savant historien, n’est point un fait particulier à quelques nations. Le nombre trois et le nombre neuf, qui en est le carré, se reproduisent souvent dans les croyances celtiques et allemandes. (Mone, Geschichte des Heidedthums in nordl. Europa. 1 Teil, Seite 65 ) Ne serait-il pas intéressant d’offrir une table synoptique de toutes