Page:Ozanam - Œuvres complètes, 3e éd, tome 7.djvu/341

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Dieu donc est l’âme du monde, pour ainsi dire, et le monde est son corps, sa forme coéternelle, par conséquent incréée. Les saint simoniens ne peuvent comprendre comment une substance spirituelle, sortie tout à coup de son éternel repos, se serait décidée au travail des sept jours pour créer un monde matériel. L’homme, manifestation finie de la Divinité, en est aussi l’image comme elle, il est dans son unité vivante amour ou sympathie, intelligence et sagesse sous l’aspect spirituel ; sous l’aspect matériel, force, beauté. Son oeuvre durant la vie est le perfectionnement de ces trois ordres de facultés. 1° Dans l’ordre physique, il peut, il doit se procurer le plus de jouissances possiblé, et travailler par l’industrie à l’embellissement de sa demeure ; 2° dans l’ordre intellectuel, il faut qu’il marche sans cesse dans la connaissance de la vérité 5° dans l’ordre sympathique ou moral, sa loi est l’amour de Dieu et de ses semblables. Après la vie, le sort qui l’attend est un mystère confondu, absorbé dans le sein du grand Tout , de la Divinité. il participera au développement général de l’univers. Entre l’homme et Dieu, la sympathie s’exprimera désormais par l’action de grâces, non plus par la prière qui indique crainte et défiance, qui semble prétendre à l’absurde pouvoir de faire changer Dieu même d’avis.