Page:Ozanam - Œuvres complètes, 3e éd, tome 7.djvu/416

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pliquer enfin ces axiomes à des expériences nouvelles, et combiner les lois connues pour leur faire produire des résultats ignorés jusqu’ici : voilà l’ Induction que Bacon veut substituer au syllogisme de l’école et à l’empirisme des observateurs indépendants ; voilà la marche qu’il prescrit à l’investigateur de la nature, et il l’avertit sans cesse que cette puissance jalouse ne se laisse vaincre que par ceux qui ont su lui obéir. Le Novum Organum, commencé laborieusement, ébauché douze fois en douze années différentes, n’a point reçu la dernière main, et l’on y trouve à la dernière page ces mots qui découronnent tant de chefs-d’œuvre, et qui portent en eux -une tristesse profonde parce qu’ils sont pleins des larmes de la mort : Caetera desiderantur.

Cependant Bacon, se multipliant lui-même, avait posé les bases de la troisième partie de son Instauration. Sous le titre de Sylva sylvarum , il publia une collection d’observations et de vues sur lesquelles son histoire naturelle devait reposer : il écrivit l’histoire particulière du Soufre, du Mercure et du Sel  ; l’Histoire des Vents ; celles du Son et de l’Ouïe, du Dense et du Rare, de la Vie et de la Mort ; les Questions sur les Minéraux et sur l'Aimant, etc. Ces travaux sont des prodiges de patience, et souvent, au milieu de beaucoup d’erreurs, on y rencontre des traits d’une étonnante perspicacité. En ce temps-là l’Angleterre