Page:Ozanam - Œuvres complètes, 3e éd, tome 7.djvu/453

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rents degrés, contribuent à la formation et à la multiplication de la fortune. Au premier degré je place l’empire de soi-même ; au second, les richesses au troisième, la bonne renommée les honneurs viennent en dernier lieu. 2° Gardons-nous d’une grandeur d’âme qui nous ferait porter nos désirs au-dessus du point que peuvent commodément atteindre nos forces. Ne ramons point contre le courant des choses. Il est sage, ce conseil d’un ancien : Fatis accede deisque. 3° N’attendons pourtant pas toujours que l’occasion vienne nous saisir, sachons quelquefois la provoquer et marcher à la tête des événements pour les conduire au terme de nos volontés. 4° Il est téméraire de former des entreprises qui consument beaucoup de temps. La tyrannie d’une occupation trop prolongée est souvent fatale. C’est pour cette cause que les hommes adonnés à des professions laborieuses, les jurisconsultes, les orateurs, les théologiens les plus savants, ne savent point fonder leur fortune ni l’agrandir. 5° Imitons la nature, qui ne fait rien en vain. Ce ne sera point un travail difficile si nous combinons nos spéculations et nos affaires de façon que l’une soutienne l’autre, et qu’un échec reçu sur un point puisse se réparer par un avantage que nous remporterons ailleurs. Rien ne convient moins à un politique que de s’ensevelir dans la contemplation et dans le soin d’une seule chose. 6° Ne nous attachons point trop étroitement à un parti, à