Page:Ozanam - Œuvres complètes, 3e éd, tome 7.djvu/474

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et quelquefois sur les nombreux vassaux du clergé, mais la confiance publique leur ramenait par des voies indirectes beaucoup d’affaires qui au premier abord semblaient leur devoir rester étrangères. L’Église se prêtait avec complaisance à ces efforts du pauvre peuple pour se soustraire à la rigueur et à la corruption des tribunaux séculiers. La féodalité se vengea de ces empiétements. Son principe était la subordination de ceux qui possédaient la terre au seigneur dont ils l’avaient reçue : la tenure des propriétés du clergé fut assimilée à celle des fiefs ordinaires les rois et les grands barons prétendirent intervenir dans l’élection des évêques et des abbés, et leur conférer l’investiture; on exigea d’eux l’hommage et le service militaire ; leur juridiction fut subordonnée à celle du suzerain, et le pouvoir pénal dont ils étaient armés fut paralysé sous prétexte que le vassal ne pouvait tirer contre son seigneur le glaive même spirituel. Il y eut plus : l’empereur d’Allemagne, chef de la féodalité, avait le nom de roi des Romains, et, Othon I° s’étant fait céder par quelques nobles familles de Rome le droit qu’elles s’étaient arrogé de placer leurs créatures sur le saint-siége, l’empereur durant trois siècles créa tour à tour des papes et des antipapes, et se joua des déchirements de la chrétienté. De temps à autre pourtant se levèrent des pontifes héroïques, un Grégoire VII se rencontra. La puissance temporelle, pour s’affer-