Page:Ozanam - Œuvres complètes, 3e éd, tome 7.djvu/50

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« aurons notre sépulture dans ledit monastère de « Sainte-Marie la Royale ; et, s’il arrive-que de notre « vivant nous voulions embrasser l’état de religion, « nous nous engageons à recevoir l’habit de Cîteaux, « et non pas aucun autre. »

Les successeurs d’Alfonse VIII achevèrent son œuvre. Alfonse X régla que le nombre des religieuses serait de cent, toutes nobles, todas hijas d’algo. Les concessions des rois, les constitutions des papes et des abbés de Cîteaux, assurèrent à Sainte-Marie de las Huelgas les richesses, la juridiction canonique et civile qui firent marcher ses abbesses au premier rang de la noblesse castillane et de la hiérarchie chrétienne.

Au civil, les Dames de las Huelgas avaient la seigneurie de cinquante et un bourgs et villages, avec l’imperium merum et mixtum ; connaissance des causes civiles et criminelles, nomination des alcades, écrivains, alguazils. Les officiers de justice de Burgos ne pouvaient pénétrer chez elles verges levées. Ils baissaient les verges en entrant ou les laissaient à la porte. Au contraire, l’abbesse avait un juge à Burgos pour la conservation de ses droits sur le blé et les légumes qui se vendaient au marché. Saint Ferdinand y avait ajouté la moitié des droits régaliens sur les eaux de l’Arlanzon pendant le jour, et la totalité pendant la nuit. Au canonique, l’abbaye de las Huelgas, affranchie de toute autorité épiscopale (nullius dioecesis),