Page:Ozanam - Œuvres complètes, 3e éd, tome 7.djvu/544

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sent leur erreur nous jugeons et décidons que ledit Thomas, autrefois archevêque de Cantorbéry, à dater de ce jour, ne doit plus être considéré comme saint, ni appelé martyr ; que ses images doivent être arrachées des temples, son nom effacé des prières de la messe, des calendriers, des litanies. Nous jugeons qu’il s’est rendu coupable du crime de lèse-majesté, de trahison, de parjure et de rébellion. En conséquence nous ordonnons que ses ossements seront tirés de leur sépulture et brûlés publiquement ; l’or, l’argent, les pierreries et les autres dons que les hommes simples croyant à sa sainteté lui ont offerts autrefois, nous les confisquons comme ses biens personnels au profit de la couronne, ainsi que le veulent les lois et coutumes de notre royaume et nous défendons, sous peine de mort, qu’à dater de ce jour aucun de nos sujets le nomme saint, lui dise des prières, porte de ses reliques et entretienne sa mémoire directement ou indirectement. Car ceux qui en agiront de la a sorte seront mis au nombre de ceux qui conspirent contre notre personne royale, ou qui favorisent et assistent les conspirateurs. Donné à Londres, le 2 juin 1558, par le roi en son conseil. » — Le voyez-vous, ce grand roi devant qui l’Angleterre tremble, dont l’alliance, briguée par François Ier et par Charles-Quint peut incliner d’un côté ou de l’autre les destinées de l’Europe, le