Page:Ozanam - Œuvres complètes, 3e éd, tome 7.djvu/80

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de la cathédrale et ses deux flèches. A la vue de cet édifice toujours jeune, on bénit Dieu d’avoir mis sur la terre une puissance plus durable que les héros et les rois.

En effet, la cathédrale de Burgos s’annonce d’abord comme un édifice jeune, élance, qui n’est pas sans majesté, mais qui surtout l’élégance et la grâce. Je ne parle pas des premières assises de la façade, ni de la porte principale, défigurées par le vandalisme moderne. Mais au-dessus de ce soubassement dégradé rayonne la rosace plus haut une riche galerie ouvre ses arcades sous lesquelles huit statues des rois sont rangées comme une garde d’honneur ; de là partent deux longues fenêtres ogivales, et le front de l’édifice se termine par un balustre merveilleusement découpé, dont le dessin forme cette inscription : Tota pulchra est et decora. Des deux côtés les tours s’élancent et portent à une hauteur prodigieuse des flèches découpées à jour. Ces deux pyramides égales montent à trois cents pieds ; elles défient les ouragans de la Castille ; et cependant rien n’égale la délicatesse de leur réseau. La broderie de pierre qui les entoure forme d’un côté ces mots : Agnus Dei ; de l’autre, Pax vobis. Ces paroles pacifiques proclamées dans un siècle violent n’étaient pas moins miraculeuses que les deux flèches dressées au milieu des orages.

Maintenant il faut monter la calle alta qui mène au portail septentrional là paraît d’abord le por-