Page:Péguy - Les Mystères de Jeanne d’Arc, volume 3.djvu/118

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le my^stère

Et de la duplicité même de ma Sagesse pour ce double enseignement.

Quelle mesure il faut que je garde, et comment la calculer.

Quel autre pourrait la calculer. Et comme il faut que je sois double

Et comme il faut que je compose prudemment ce dou- blement,

(Voilà qui va encore scandaliser nos Pharisiens),

Gomme il faut que je calcule prudemment cette duplicité même.

Quelle ne faut-il pas que soit ma prudence. Il faut créer, il faut enseigner cette liberté

Sans exposer leur salut. Car si je les soutiens trop

Ils n'apprennent jamais à nager.

Mais si je ne les soutiens pas juste au bon moment,

Ils piquent du nez, ils boivent un mauvais bouillon, ils plongent

Et il ne faut pas qu'ils sombrent

Dans cet océan de turpitudes.

��Je suis leur père, dit Dieu, je suis roi, ma situation est

exactement la même. Je suis exactement comme ce roi, qui était je pense un

roi d'Angleterre, Qui ne voulut point envoyer de secours, aucune aide A son fils engagé dans une mauvaise bataille, Parce qu'il voulait que l'enfant Gagnât lui-même ses éperons de chevalier.

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