Page:Péguy - Les Mystères de Jeanne d’Arc, volume 3.djvu/68

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le mystère

Quand ils vont monter au moment même ils font une

pointe, un avancement Un toit de leurs boucliers et quelquefois de leurs corps. Ainsi le front du bélier enfonce la plus lourde porte. Et ces caravelles de la deuxième flotte Sont comme des colombes blotties dans la main.

��Ce Notre Père, dit Dieu est le père des prières. C'est

comme celui qui marche en tête. C'est un homme robuste, et la prière du je vous salue

Marie est comme une humble femme. Et les autres prières sont derrière eux comme des

enfants. Et le Notre Père et le Je vous salue Marie sont comme

l'homme et la femme. Qui vont l'un derrière l'autre et qui fendent la foule qui

est venue pour la procession. L'homme va devant et fend le flot de la foule, La foule de ma colère, Et la femme suit derrière dans le sillage. Et l'homme a pris sur ses épaules à califourchon Cette curieuse enfant Espérance. Et le Notre Père est le roi et le Je vous salue Marie est

la reine et l'espérance est la dauphine. Et c'est un jeu de cartes et le Notre Père est le roi et

le Je vous salue Marie est la reine et tous les autres

sont les fidèles valets.

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