Page:Pépin - Les barricades en 1832.djvu/36

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question la monarchie de Juillet ; lorsque vous avez nié, outragé, foulé aux pieds toutes les lois dans des assemblées délibérantes extra-légales et extra-parlementaires, faisant des protestations, des professions de foi, des déclarations, des comptes-rendus, tout Cela en dehors des pouvoirs légitimes, tout cela sans motif, sans prétexte, et laissant entrevoir votre regret de ce que les circonstances n’étaient pas encore assez graves ; lorsque vous avez injurié, calomnié, honni et désigné aux anarchistes les hommes consciencieux qui s’étaient associés corps et âme, à un ordre de choses créé par la France et pour la France en Juillet ; lorsque chaque jour, depuis vingt mois, vous n’avez, cessé de faire des appels au peuple, et de mille manières, à la tribune, dans vos journaux, dans des pamphlets et dans les rues, criant au peuple que la patrie était en danger, alors que la liberté n’était compromise que par vous, alors que la société n’était troublée que par vous ; et lorsqu’en dernier lieu vous vous êtes faits, les ordonnateurs d’un convoi fatal, lorsque vous vous êtes chargés d’en composer le cortége, lorsque c’est vous qui avez fait les convocations, n’êtes-vous pas responsables des désordres causés par les hommes invités à cette horrible fête, par vous seuls commandés, par vous seuls dirigés ? la société n’est-elle pas en droit de vous demander compte de tant de sang français versé par des Français, à cause de vous, et n’êtes-vous pas les premiers