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et une vertu extraordinaires. Elle préféra souffrir les supplices les plus cruels et les plus infâmes, plutôt que d’abjurer la religion chrétienne. Son exemple inspira les mêmes sentiments à ses compagnes, qui persévérèrent dans la foi malgré les promesses et les menaces des mandarins. À force de fermeté d’âme et de résignation, elles parvinrent à obtenir quelque adoucissement à leur cruelle position.

Les séminaristes ne montrèrent pas moins de courage. On voulait les faire travailler à une pagode, mais, malgré les mauvais traitements qu’on leur fit subir, ils refusèrent constamment, et obtinrent d’être employés à d’autres travaux.

Les Portugais se montrèrent insensibles aux persécutions que l’on faisait souffrir aux chrétiens français.

Sur la fin du mois d’août 1689, on apprit que M. Desfarges était arrivé à Jongsélang avec cinq navires. Comme on appréhendait qu’il ne vînt en ennemi, on tira monseigneur de Métellopolis de sa petite cabane, et on le mit en prison chargé de chaînes et d’une cangue. Lorsqu’on eut reçu les lettres du général, qui ne demandait que la paix, on fit sortir monseigneur de Métellopolis de sa