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toutes les maisons attenantes aux murailles. On plaça les chrétiens aux bastions pour les défendre et on envoya deux nouvelles armées contre les ennemis.

Les Barmas s’avancèrent, le 8 avril, jusqu’à deux lieues de distance de la ville. On alla les observer. Les jours suivants, ils brûlèrent tous les environs de la capitale, à l’exception du camp des chrétiens.

Le roi, ne se fiant plus à personne, fit arrêter et emprisonner le barcalon et son propre père nourricier. Les chrétiens, voyant la fureur des ennemis, qui mettaient tout à feu et à sang, et qui n’épargnaient pas même les enfants à la mamelle, se crurent perdus sans ressource, et se réfugièrent tous dans l’église pour y mourir entre les bras de leurs pasteurs. Les missionnaires les disposèrent le mieux qu’ils purent à ce grand sacrifice ; après quoi, voyant l’ennemi tout proche, ils crurent que deux suffiraient pour garder le troupeau et que les deux autres pouvaient tenter de s’enfuir du côté de la mer avec tout le collége. Ce parti n’était pas moins dangereux que celui de rester au séminaire ; les barbares se répandaient de tous côtés, et commençaient à assiéger la ville. Le feu