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tuer Somana-Khôdom. Ils le trouvèrent qui se promenait au pied d’une montagne ; mais sa seule vue leur imprima tant de respect, qu’aucun n’osa lâcher une flèche, et ils s’en revinrent chez eux. Thevathat, furieux, s’en alla lui-même sur la montagne et se mit à rouler des rochers, à dessein d’écraser Phra-Khôdom. Cependant le saint se disait à lui-même : Quel crime ai-je donc commis pour être ainsi persécuté ? En s’examinant, il se rappela qu’un jour, dans une de ses générations, étant ivre, il avait atteint un talapoin d’une petite pierre qui lui avait fait sortir une goutte de sang, en conséquence, il voulut bien être atteint au pied par un éclat de rocher qui en fit sortir du sang autant qu’une mouche peut en sucer.

Thevathat singeait toutes les manières de Phra-Khôdom, il était parvenu à rassembler autour de lui cinq cents disciples. Un jour Phra-Khôdom envoya Môkala et Sáribu pour les lui enlever. Thevathat, les voyant venir, s’imagina qu’ils avaient comme lui quitté leur maître. Il leur dit d’un air content : Je sais que quand vous étiez avec Somana-Khôdom, il vous traitait comme ses deux favoris, et il vous faisait asseoir l’un à sa droite et l’autre à sa gauche ; venez, mes amis,