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obligèrent de sortir pour aller chercher des vivres et les taillèrent pour lors en pièces. Ensuite, s’étant emparés de cette pagode, ils passèrent à une autre auprès du camp des Portugais, d’où ils venaient à une portée de fusil de l’église. C’est alors qu’un père jésuite portugais, pressé par la peur et en partie par la faim, vint trouver l’évêque afin de chercher au séminaire quelque remède à ses maux. On lui donna une chambre et la table, comme aux missionnaires, ce qui lui valut mieux que les médecines. Les Barmas vinrent ensuite à bout d’enlever aux Siamois la dernière forteresse qu’ils avaient hors de la ville, et brûlèrent enfin la loge hollandaise après environ huit jours de siège. Ils passèrent de là au quartier portugais où un père dominicain et un père jésuite, qui en étaient les curés, se rendirent avec leurs chrétiens, le 21 mars ; leurs églises et leurs effets furent conservés pendant deux jours, afin d’engager l’évêque à se rendre également avec ses chrétiens et que pouvaient-ils faire sans soldats et sans forteresse contre un corps d’armée de cinq mille hommes qui vint assiéger le séminaire ? Cependant, pour ne pas répandre de sang en vain, le général fit écrire à l’évêque, par le père dominicain, que, s’il se ren-