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qu’il ferait cesser la cérémonie, qu’il ne lui était plus libre de disposer des chrétiens à sa volonté, que l’évêque et ses missionnaires s’y opposaient toujours, et dans le premier mouvement de sa colère il menaça de les faire mourir. Le premier mandarin de la cour, qui aimait les chrétiens, parla en leur faveur, et parvint à apaiser le roi qui se contenta de dire le lendemain à son audience. Je voudrais conduire le monde dans le bon chemin les chétiens ne veulent pas me suivre, ils se perdront ; c’est leur affaire.

Les malheureux étaient fort nombreux à Siam, parce que le roi faisait transporter dans son royaume tous les habitants des confins, et qu’on ne prenait aucun soin de leur subsistance. L’évêque et les missionnaires firent tous leurs efforts pour soulager leur misère et les instruire. Ils baptisèrent plus de neuf cents enfants, en 1779, dans la seule ville de Bangkok, et presque tous ces enfants moururent après avoir reçu la grâce du baptême. Ils convertirent aussi un grand nombre d’adultes ; mais le petit nombre d’ouvriers évangélique ne permit pas de faire tout le bien qu’on aurait pu si les missionnaires eussent été plus nombreux.

Sur la fin de juillet 1779, le jour où on devait