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cription de leur solennité de la Fête-Dieu ; mais il faut observer auparavant que ce que je vais dire ne s’applique qu’aux églises de la capitale. La veille de la fête, dans l’après-midi, le camp des chrétiens ou devra avoir lieu la procession envoie une superbe barque montée par deux chefs en grand costume et par trente jeunes rameurs revêtus de leurs plus beaux habits de soie, pour aller recevoir le vicaire apostolique jusqu’à sa résidence. Quand l’évêque est descendu dans la barque, cette troupe de jeunes gens se met à ramer en cadence ; celui qui est à la tête, à chaque coup de rame pousse un cri aigu auquel tous les autres rameurs répondent, de manière à faire retentir les deux rivages du fleuve, et tous les habitants des boutiques flottantes ou des barques mettent le nez dehors pour voir passer le personnage et son cortège. À peine le ballon est-il en vue du camp chrétien, qu’on se met à carillonner et battre les tambours d’une rude manière. Au moment où le ballon s’arrête aux degrés du pont, tous les chefs de l’endroit viennent recevoir Sa Grandeur qui se rend à l’église à travers une haie de soldats, lesquels font des décharges successives Le soir, après souper, il y a feu d’artifice sur la