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LE GR AND

VOCABULAIRE FRANÇOIS

POR

ORTER ; verbe aftif de la première conjugaifon » lequel fe conjugue comme Chanter ; Ferre. Avoir un fardeau fur foi, foutenir quelque chofe de lourd » de pefanc. Porter du bois. Porter unfac de farine. Porter un panier fur fa tète. On fut obligé de porter la voiture à bras. Énée porta Anchïfe fur fes épaules après lefacde Troye.

Ondir figu rément , qu un homme a plus de travail ^ plus d* affaires quil n* m peut porter pour dire, qu’il eft chargé de tanr de travail » d’une (î grande quantité d’affaires qu’il ne fauroit fumre , & qui/ porte tout le poids des affaires ; pour dire , qu’il eft le feul chargé.

Lorfque par déférence au fentiment de quelqu’un « on fe rpfout â faire une chofe dont on avoit quelque fcrupule , on die figurément , qu’i/ en portera le péché , ou i{VL il en porterai* iniquité ; pour dire, que s’il 7 a du péché > il en fera

POR

chargé , il en fera refponfable.

On dit proverbialement , que chacun porte fa croix en ce monde ; pour dire , qu’il n’y a petfonnequi n’ait its affligions particulières.

On dit figuréoient ic familièrement » d’un homme par qui on a été ofFenfé , qu’/V ne le portera pas /o/V2 ;*pourdire, qu’on s’en vengera dans peu^

On dit aufli figurément d’un homme qui eft â charge par l’ennui qu’il donne , qu’o/i le porte fur fes épaules.

On dit au jeu de la boule 8c k d’autres jeux fcmblables , qu’tt/i homme porte les deux , porte fes deux ; pour dire , qu’il joue deux boules contre deux hommes qui n’en onc qu’une chacun. On le dit aufli figurément, pour dire qu’il fait deux fondions différentes.

On dit , Pun portant Vautre , & le fort portant le jbible ; pour dire, compenfant l’un avec l’autre , & en compofiuic une efpèce de tout. Cette

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