Page:Paris, Paulin - Commentaire sur la chanson de Roland. II.djvu/19

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
62

veur d’un faux costume du moyen âge, dans l’Institut (p. 36) ! Qui restera à l’Institut le rudiment au poing (p. 38) ! » Puis s’exaltant toujours en proportion des cris qu’il exhale : « Quoi ! Dans cette Académie, personne ne s’est trouvé, sinon pour châtier comme elle le méritait, au moins pour signaler cette ridicule outrecuidance et cette audace sacrilége ! Quoi ! tout est couvert par ces mots : membre de l’Institut ! Ces mots sont une formule d’absolution universelle pour le passé comme pour l’avenir ! Il faut bien le croire ; il faut admettre cette explication du silence et de l’impunité ; autrement on serait réduit à demander où s’est réfugiée de nos jours la haute critique, etc., etc. » J’en passe, et des meilleures.

C’est pourtant plus fort encore dans la seconde brochure, et voici comment le galant homme prouve l’injustice du nom que j’ai cru pouvoir lui donner, de bon insulteur public. Demander qu’on reconnaisse les bienfaits reçus, c’est, dit-il, inaugurer dans la littérature le droit aux compliments… « Et le capitaine de la bande, le Monipodio de cette gueuserie, celui qui vous présente d’une main le pistolet, de l’autre son ignoble tirelire, c’est M. Paris revêtu du frac à palmes vertes ! » (Page 8) Écoutez encore une autre phrase : « L’usage, ou plutôt l’abus que fait de son titre M. P. Paris, me semble un manque de respect envers le corps savant auquel il a l’honneur d’appartenir. Je ne puis supposer que l’Institut ratifie cette conduite, et s’associe aux indignités dont il plaît à un de ses membres de me noircir. S’il pouvait en être ainsi, je protesterais, en face du monde savant, contre cette prétention de transformer le titre d’académicien en une arme impunément offensive et meurtrière. M. Paris veut m’assassiner avec un fer sacré : nous verrons quel succès couronnera ses efforts. » (P. 36.)

Je ne crois pas que l’amour-propre blessé ait jamais entraîné un autre littérateur à de tels accès de frénésie. Qu’ai-je donc fait de si odieux ? comment ai-je joué du poignard, du pistolet, d’un fer sacré, d’une ignoble tirelire ? En commençant l’examen d’une troisième édition de la Chanson de Roland ; en promettant de continuer cet examen. Dieu merci ! M. Génin n’est pas resté en arrière ; et, s’il n’est pas content de tant d’injures accumulées, c’est qu’il est véritablement bien difficile. Faudra-t-il, pour apaiser les mânes de Théroulde, que je quitte mon humble position littéraire, que j’abandonne la France et que je serve