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GUERRE DE GAULE.

« — Oui, plus nombreux de moitié ; mais il vous arrivera de la forêt de Briosque un renfort de vingt mille hommes. Au point du jour, vous entendrez retentir un cor et vous verrez dans les airs un grand brandon de feu. C’est le signal de l’arrivée du secours : vous commencerez aussitôt l’attaque du camp. »

L’armée bretonne quitta les plaines de la Rochelle après le départ de Merlin : l’échelle de Gauvain se mit la première en marche, conduite par Blioberis qui savait les chemins. Ils atteignirent au point du jour la rivière de Loire, assez près de son embouchure. Ils s’y arrêtèrent la nuit, puis se remirent en mouvement jusqu’en vue des tentes dressées autour de Trèbes. Dans l’obscurité, ils distinguèrent les lumières qui éclairaient tous les points du camp ennemi. Les sentinelles romaines, entendant un bruit d’armes et de chevaux, donnèrent l’alarme : Ponce-Antoine sur-le-champ fit armer ses gens et ordonna qu’on se réunît dans la plaine pour attendre les Bretons. Leurs trois autres échelles, conduites par Frollo, par Claudas et par Randol, s’armèrent à leur tour et se tinrent le long d’une petite rivière nommée l’Aroaise. Comme ils s’armaient et se pressaient en désordre, le cor de Merlin se fit entendre, un large brandon de feu traversa les airs. Aussitôt messire Gauvain, à la tête des siens, se plongea dans les