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GUERRE DE GAULE.

venu de son effroi, court çà et là au plus épais des échelles, heureux d’éviter une seconde rencontre avec le terrible Gauvain.

Cependant l’issue du combat demeurait incertaine. L’avantage du nombre balançait celui de la valeur, on ne pouvait dire à quel parti resterait la victoire. Du haut des murs de Trèbes les deux reines voyaient l’acharnement des combattants, sans distinguer qui les attaquait ou les défendait. Surtout elles s’émerveillaient de l’enseigne du Dragon qui semblait lancer de longues flammes et couvrir le ciel d’une lueur sanglante. Un de leurs serviteurs sortit par une porte secrète pour enquérir la cause de ce grand combat, et le nom des peuples venus pour attaquer ou soutenir Claudas. Ce messager rencontra Bretel, comme il redressait à l’écart son heaume bosselé : « Sire, je vous prie, » dit-il, « apprenez-moi quels gens sont aux prises avec nos ennemis. — Beau doux ami, » répond Bretel, dites à ceux de Trèbes que nous sommes venus avec le roi de Logres, les rois Ban et Bohor, avec la fleur de la chevalerie bretonne. Voyez-vous cette enseigne du Dragon ? c’est messire Keu, le sénéchal du roi Artus, qui la tient. » Le messager remercia et retourna conter aux reines ce qu’il venait d’apprendre. Ceux qu’on avait chargés de la défense du château auraient bien voulu se join-