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MERLIN À ROME.

en particulier, mais du sexe auquel il appartenait. Ne t’afflige pas, sire, du supplice de l’emperière : il est encore quelques femmes très-sages, comme sera celle que tu choisiras pour seconde épouse. Mais, à vrai dire, il en est peu qui n’aient mépris envers leurs barons ; car telle est la nature de femme que plus elle a juste raison de se louer de la prud’homie de son baron, plus elle est tentée de le traiter comme le dernier des hommes.

« Maintenant, si j’ai ri dans la chapelle, ce n’est pas pour les buffes que l’écuyer donnait à son seigneur, mais pour la raison secrète qui le poussait à agir ainsi. Sous les pieds de l’écuyer était un autre trésor. La première buffe représentait l’orgueil et la vanité qui s’emparent du pauvre dès qu’il est enrichi, et le portent à humilier ceux qui étaient au-dessus de lui, à tourmenter ceux qui demeurent aussi pauvres qu’il était lui-même. La seconde buffe était pour l’avare usurier, baigné dans son trésor, acharné sur ceux qui possèdent des terres, et qui ont besoin d’emprunter. Il leur prête sur bons gages, et le jour vient où ils ne peuvent s’acquitter que par l’abandon de leurs héritages. La troisième buffe regarde les voisins querelleurs, qui ne peuvent souffrir près d’eux gens plus riches ou plus puissants ; ils les accusent,