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LE ROI ARTUS.

se prirent à rire de la parole, à l’exception d’Agravain qui, après avoir un peu rougi, prit le parti d’en rire comme les autres.

Le duc Escans connut alors le but du voyage du roi Loth et comment le roi Clarion de Northumberland et le roi des Cent chevaliers avaient déjà promis de se trouver à la Notre-Dame de septembre dans Arestuel. « Plaise à Dieu, » dit Escans, « que nous soyons tous bientôt accordés au roi Artus ! C’est pour nos péchés que les Saisnes se maintiennent depuis deux ans dans le pays. Vraiment il nous sera difficile de renverser un roi sacré et enoint, un roi reconnu par la gent commune et par le clergé, soutenu par les rois de Gannes et de Benoyc. — Si tous les autres princes pensaient comme vous, » dit Loth, « la Bretagne s’en trouverait mieux. Pour moi, j’ai déjà fait accord avec le roi Artus, et quiconque sera contre lui sera également contre moi. » La fin de l’entretien fut que le duc Escans assisterait à l’assemblée d’Arestuel, et qu’il se chargerait d’y amener le roi Ydier de Cornouaille, le roi Urien (de Galles) beau-frère de Loth, le roi Aguisel, le roi Nautre de Garlot, le roi Tradelinan de Norgales, le roi Karadoc-Briebras d’Estrangore, le roi Belinan de Sorgales et le seigneur de l’Étroite marche. En effet, tous ces princes promirent de ré-