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MERLIN EN MESSAGE.

En prenant congé d’eux, Merlin avait encore donné quelques jours à sa chère Viviane. Puis il s’était rendu dans la terre de Lamballe, auparavant possédée par le roi Amant. Le sénéchal de ce prince en avait alors la garde  : il se nommait Nabunal.

Toutes ces terres de Gaule promirent soixante mille hommes distribués en trois échelles, qui durent passer la mer au premier signal de Merlin. Nabunal se promit de mener en Bretagne le jeune Gosangos de Lamballe, fils du malheureux roi Amant. C’était un bachelier beau, preux et hardi, qui longtemps avait aimé la fille de Leodagan. Peut-être même l’eût-il épousée s’il eût été chevalier et si la guerre ne se fût pas élevée entre les deux rois. De son côté Genièvre l’avait en grande amitié ; ils souhaitaient de se revoir, et maintes fois s’envoyaient de tendres messages.

De Lamballe Merlin s’était rendu chez Leodagan qui s’était empressé de semondre tous ses hommes et de les mettre à la disposition d’Artus. Cléodalis, le bon sénéchal, fut chargé de les conduire.

C’est donc au retour de ces voyages que Merlin avait averti le roi Artus de la folle querelle faite par les chevaliers de la Table ronde aux chevaliers de la reine.

Peu de jours après, Artus donna le signal du