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LE ROI ARTUS.

de pitié je pourrais lui permettre de tenir de moi sa couronne ; mais le mieux est de lui envoyer un message et de lui faire entendre combien il aurait intérêt à se soumettre, avant de se laisser chasser honteusement de ses domaines.

Les lettres écrites et scellées furent remises à celui de ses chevaliers auquel il avait le plus de confiance, après qu’il eut juré de les remettre aux mains d’Artus. Ce chevalier arriva le jour même de la mi-août à Kamalot il entra dans la salle du festin comme le harpeur achevait son chant et comme le sénéchal venait de poser les mets sur la table. On lui indiqua le roi Artus, il s’approcha et parla ainsi :

« Roi Artus, je ne te salue pas ; celui qui m’envoie ici ne me la pas commandé. Je dois me contenter de remplir le message qu’il m’a confié. Quand tu seras instruit de ce que mon seigneur te mande, tu verras comment tu peux le satisfaire. Si tu t’y accordes, tu en recueilleras honneur ; sinon, tu devras renoncer à ta couronne et t’enfuir pauvre et exilé.

« — Ami, » fit en souriant le roi Artus, dis-nous ce que ton maître t’a chargé de dire. Personne ici ne t’en empêchera. » Le chevalier reprit :

« Roi Artus, je suis envoyé par le seigneur et maître de tous les chrétiens, le roi Rion des