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LE ROI ARTUS.

lui sixième, entra dans celui de droite ; Yvain de Galles, dixième, alla devant lui ; Gauvain et les autres prirent à gauche.

Or, on se souvient de l’affreux nain que le roi Artus avait armé chevalier, et qui était reparti avec la belle demoiselle qui lui avait donné son amour. Le couple marcha jusqu’à la chute du jour, et se trouva au sortir de la forêt dans une longue et large pièce de terre. La demoiselle, jetant les yeux autour d’elle, vit avancer un chevalier fort bien armé et monté sur un grand destrier gris de fer. « Voyez-vous qui vient à nous ? » dit-elle au nain. — « Ne vous en souciez, demoiselle, et chevauchez tranquille. — Mais, sire, il vient à nous, et je sais que son intention est de m’entraîner avec lui. — Chevauchez tranquille, demoiselle ; n’en prenez aucun souci. » Cependant approchait le chevalier, et d’aussi loin qu’il crut être entendu : « Bienvenue soit ma dame et mon amie ! Enfin ai-je trouvé ce que tant ai désiré ! — Doucement, chevalier, repartit le nain, soyez moins pressé, vous pourriez méprendre ; cette demoiselle n’est pas encore à vous. — C’est tout un ; dans un moment elle sera mienne. » Ce disant, il approchait et allait tirer la bride du palefroi. — Le nain, faisant signe à la demoiselle de continuer son chemin, met la lance