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lancelot du lac.

moindre souillure. Ils durent s’attacher à défendre Sainte Église, qui ne peut maintenir son droit par les armes et doit tendre la joue gauche à celui qui la frappe sur la joue droite.

« Les armes que porte le chevalier ont toutes une intention particulière. L’écu suspendu à son cou lui rappelle qu’il doit se placer entre mère Sainte Église et ceux qui veulent la frapper. Le haubert qui couvre entièrement son corps l’avertit d’opposer un rempart vigilant aux ennemis de la Foi. Le heaume étincelle sur sa tête parce qu’il doit se tenir toujours au premier rang parmi les défenseurs du droit, comme la guérite abrite sur les murs la sentinelle vigilante. Le glaive, assez long pour donner la première atteinte, lui fait entendre qu’il doit remplir d’effroi les méchants, toujours prêts à fouler les innocents. L’épée est la plus noble de toutes les armes. Elle a deux tranchants elle frappe de l’estoc et de la taille les impies, les violents, les ennemis de la justice.

« Quant au cheval, il représente le peuple, qui doit soutenir et porter le chevalier, lui fournir tout ce qui peut lui être nécessaire. Le chevalier, à son tour, doit le conduire et le ménager autant que lui-même.

« Le chevalier doit avoir deux cœurs : l’un dur comme l’aimant à l’égard des félons et déloyaux ; l’autre mol et flexible comme cire, à