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l’adoubement.

me bien mieux souffrir de votre absence que vous faire perdre l’honneur de la chevalerie : il y sera trop bien employé. Prochainement, vous serez armé de la main du plus loyal et du meilleur prince de notre temps, j’entends le roi Artus. Nous partirons cette semaine même, et nous arriverons au plus tard le vendredi avant le dimanche de la Saint-Jean. »

Lancelot entendit ces paroles avec une joie sans égale. Aussitôt la dame réunit tout ce que demandait le voyage : un haubert blanc, fort et léger ; un heaume plaqué d’argent ; un écu blanc comme neige, avec la boucle d’argent ; une épée grande, tranchante et légère ; un épieu ou fer aigu, à la hampe grosse, roide et de blancheur éclatante ; un cheval grand, rapide et infatigable. Puis, pour sa chevalerie, la cotte de blanc satin, la robe de cendal blanc, et le manteau fourré d’hermine.

On se mit en route le mardi de la semaine qui précédait la Saint-Jean. La compagnie se composait de cinq chevaliers et trois demoiselles, de Lionel, Bohor et Lambègue, de nombreux écuyers et valets, vêtus de blanc et montés sur blancs chevaux.

Ils arrivèrent sur le rivage de la mer, entrèrent en navire et abordèrent en Grande-Bretagne, dans le port de Flodehug[1], le dimanche soir :

  1. Flodece, msc. 341, fo 36.