Page:Paris, Paulin - Romans de la Table Ronde, tome 3.djvu/173

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
168
lancelot du lac.

ment, chacun demandant à partir sur-le-champ pour la Douloureuse garde. Gauvain fut d’avis que le roi ferait bien d’envoyer avant lui dix chevaliers pour savoir comment la chose était arrivée. Voici le nom de ceux qui furent désignés : Gauvain, Yvain le grand, Galegantin le Gallois, Galesconde, le fils Aré, Karadoc Briobras, Yvain l’avoutre (ou le bâtard), Gosoin d’Estrangor, Meraugis et Aiglin des Vaux.

En chemin, ces chevaliers rencontrèrent un frère convers monté sur un mulet et affublé d’une chape bleue. « Savez-vous, lui dirent-ils, le chemin de la Douloureuse garde ? — Oui. Pourquoi le demandez-vous ? — Nous y voulons aller. Vous plairait-il de nous accompagner ? » Le frère convers avait reconnu Gauvain, il consentit à les guider. Ils arrivent au tertre et le gravissent. La porte de la Douloureuse Garde était ouverte ; personne n’en défendait l’entrée. Mais la seconde était fermée, et sur la guérite était un gardien qui voulut savoir le nom de ceux qui demandaient à passer. « Je suis Gauvain, le neveu du roi Artus ; ces chevaliers sont de la Table ronde. — Sire, dit la guette, il faut vous résigner à passer la nuit dans le bourg revenez demain. »

Gauvain n’insista pas, et, pendant qu’ils se dirigent vers le bourg, la guette s’en va dire au Blanc chevalier que monseigneur Gauvain, lui